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La petite histoire (malicieuse) du chanvre


Dans cet article de blog nous allons vous raconter une histoire, un peu malicieuse comme anticipé dans le titre, mais où nous ne tirerons aucune conclusion. Nous vous les laissons à la fin.

C'est l'histoire de la plante de chanvre, qui a une tradition millénaire et a toujours été utilisée par l'homme, jusqu'à sa diabolisation qui a eu lieu au siècle dernier, qui comme vous pouvez le deviner, nous l'espérons, est terminée, ou du moins sur un chemin de rédemption.
Commençons donc par un peu d'histoire.


L'histoire du chanvre, comme dans un livre

Il y a très très très longtemps
Le cannabis, le chanvre, est une plante très commune, qui s'adapte facilement, aime le soleil et a l'avantage de pouvoir être cultivée sous différents climats.

Sa genèse remonte à 36 millions d'années (et oui elle est un peu ancienne) dans les montagnes chinoises, puis s'est propagée en Europe. Sa première utilisation était dans les textiles, bien qu'il ait également été utilisé comme médicament, puis s'est propagé en Inde, au Moyen-Orient et en Afrique, où ses propriétés curatives et psychoactives ont été davantage mises en évidence.

La multitude d'utilisations de la plante et la facilité de culture ont donc fait de cette plante un “joker” qui peut être utilisé dans différentes parties du monde. On retrouve une première transcription du nom dans la Grèce antique grâce à Dioscoride qui parle de « kannabion », une sorte de diminutif, mais évitons de nous attarder sur l'étymologie.

Il y a très longtemps
On fait un bond dans le temps pour découvrir que dans les colonies américaines, il était obligatoire de cultiver des champs avec au moins 25% de CHANVRE. En fait le chanvre était utilisé pour les vêtements et le papier à lettres, à tel point que, petite histoire dans l’histoire, la Déclaration d'indépendance des Etats Unis d'Amérique a été écrit sur du papier fabriqué à partir de chanvre (et le président Washington était à l'origine un producteur de chanvre…)

A l'autre bout du monde, en Europe, cependant, il existe peu de textes scientifiques ou de traités sur le cannabis, si ce n'est l'étude d'un Irlandais, O'Shaughnessy. Il a mené les premières expériences sur des souris, des chats, des lapins jusqu'au point d'être rassuré sur l'innocuité de la plante pour ensuite appliquer les mêmes essais clinique sur des patients humains souffrant de rhumatismes, choléra, tétanos pour conclure ses études convaincu de la valeur anticonvulsivante du cannabis.

Il y a … le siècle dernier
Tout change au début du XIXe siècle lorsque l'on commence à parler de Maiujana. Ce mot né de l'espagnol et poussé par une campagne américaine anti-mexicaine et anti-étranger (surtout hispanophone) avec des dessins animés indiquant comment "les fumeurs de marijuana droguaient vos femmes avec cette substance pour en profiter…” .

En 1937, lors de la grande dépression, la stigmatisation de la marijuana associe les Latinos et les Afro-Américains aux crimes organisés. On arrive au sommet de la bêtise avec le Controlled Substance ACT de 1970 qui classait la Marijana au même niveau que les drogues synthétiques comme le LSD et l'Héroïne.

Passons à présent à l'histoire du cannabis en médecine.


L'histoire du cannabis dans le domaine médical

Le premier cannabinoïde isolé était le CBN (Cannabinol), en 1930, et obtenu par synthèse en 1940 avec un deuxième composant, le CBD (Cannabidiol). Le THC, un composant psychotrope, n'a été extrait qu'en 1942. Le THC et le CBD sont tous deux présents dans la plante et obtenus par un processus appelé décarboxylation.

Le CBD est le cannabinoïde le plus présent dans toutes les plantes, du cannabis au chanvre et les premières études menées sur ces phytocannabinoïdes ont montré des résultats positifs liés à ses propriétés anti-inflammatoires et notamment pour le crises d'épilepsie ou convulsions.

Vous vous en doutez, pour nous reconnecter à l'histoire comme “dans un livre”, le décret de 1970 qui classait le cannabis au plus haut niveau n'a pas facilité l'évolution des études. Plus encore que, de nombreux autres pays ont suivi les états-Unis dans leur idée prohibitionniste.

Ce n'est qu'à la fin du XXe siècle (1998) que le gouvernement britannique a contacté une société pharmaceutique pour commander des études sur le cannabis thérapeutique.

Nous arrivons donc à notre époque.


L’élan des certains parents

De nombreux parents d'enfants sujets aux crises d'épilepsie ont commencé à s'intéresser aux études menées en Israël dans les années 1970 par le Dr Mechoulam et notamment une neuroscientifique américain poussé par la non réaction des traitements "classiques" contre les crises d'épilepsie de son fils. Elle a commencé à lui administrer des gouttes de solution "fait maison" à base de CBD. Les résultats ont été prometteurs, entraînant une diminution significative des crises d'épilepsie de son fils. Grâce à ses tests, elle a réussi à décrocher un emploi dans une entreprise pharmaceutique canadienne pour le développement de médicaments à base de CBD.

On arrive donc en 2009 pour les premiers tests sur des produits à base de cannabis (avec un produit au ratio CBD:THC de 4:1). Ce n'est qu'en 2014 (pratiquement hier) que les agences gouvernementales américaines ont approuvé des études sur l'utilisation de médicaments à base de CBD pour le traitement des crises d'épilepsie.


La fin de l'histoire

On en est donc arrivé à aujourd’hui, avec l'explosion des boutiques CBD en France, même si jusqu'à fin 2021 la législation n'a certainement pas favorisé leur développement.
En effet, le stéréotype consistant à associer le cannabis et le CBD à la "fumette" existe encore aujourd'hui, sans tenir compte de l'immense variété de produits sur le marché qui exploitent les propriétés anti-inflammatoires et relaxantes naturelles du CBD. Les produits sont disponibles sous forme d'huiles sublinguales, de tisanes, de crèmes, de shampoings, etc.

Les gouvernements sont encore réticents a libéraliser le marché, peut-être qu'ils préferent que les consommateurs continuent de s'approvisionner sur le marché noir ou bien sont sous pression par les lobbies... a cela il est bien impossible de vous donner une réponse... Bref, au final la question avec laquelle nous voulons terminer l'article est simple : en 2023 sommes nous libre d'acheter nos produits de CBD… ou pas ?




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Publié le 21/04/2023